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Assimilations et dissimilations consonantiques à distance
04-04-2025

Partie en chantier (pour le moment, elle est complètement désorganisée)



Dans l'œuvre de J. Ronjat, il existe une longue partie traitant des assimilations et dissimilations, consonantiques et vocaliques, au contact et à distance (GIPPM-2:340-396). 


Pour les assimilations et dissimilations à distance, dont je traite ici, ma source principale est GIPPM-2:357-396.

Pour les assimilations et dissimilations vocaliques au contact : voir contact entre deux voyelles.

Pour les assimilations et dissimilations consonantiques au contact : voir évolution des groupes consonantiques.





I. Assimilations consonantiques à distance

Il s'agit d'une forme de dilation.


Exemples :


cĭrcŭlŭ(m) > cercle > celcle > ceucle "cercle" (GIPPM-2:342, 375).


lŏlĭŭm "ivraie" > *lĭŏlĭŭm (FEW 5:401a) (puis dissimilation ly-ly > iolium attesté dans les gloses de Ripoll, Xe siècle, LGDR(suite):138) > juelh "ivraie".


vervex/vervix, vervīcĭs : vervīcĕ(m) > verbīcĕ(m) (rv > rb) ; puis verbice > berbice (PHF-f3:798) > AO berbitz "brebis", (pour le fr "brebis", voir le type corpatàs > cropatàs).


Dornonia > Dordonha [dʋrdʋño/a]

Attestations écrite pour "Dordogne" (cours d'eau) :

(VIe siècle) Dorononia > (VIIIe siècle) Dornonia > (IXe siècle) Dordonia.

La transformation n > d est autant une assimilation au premier d qu'une dissimilation par rapport au deuxième n (/ñ/) : voir ci-dessous dissimilation pour Dorononia.


« Les sifflantes [= sibilantes] de deux ordres différents (sifflantes proprement dites et chuintantes) deviennent du même ordre dans beaucoup de langues (...); c'est l'une ou l'autre qualité qui l'emporte suivant les parlers (...). [En] vannetais (...) [on a] chujet "sujet", Jojeb "Joseph", empruntés au français. En français on a chercher de sercher, où la dilation a été provoquée (...) par le sentiment d'un redoublement suscité par l'idée. Grammont1950, pp. 254-255. » (in CNRTL "dilation")


circare > a.fr. cerchier > fr "chercher"






II. Dissimilations consonantiques à distance



J. Ronjat présente vingt lois de dissimilation numérotées en chiffres romains de I à XX, tirées de Maurice Grammont (DCLIELR, ainsi qu'un complément du même auteur dans Notes sur la dissimilation, in RLR 1907, p. 273-310, in GIPPM-2:367). Maurice Grammont a par la suite modifié ses lois et ses définitions dans TP:270 et suivantes.

Jules Ronjat donne des exemples occitans dans lesquels il estime reconnaître ces lois. Voici ce qu'il exprime à propos des dissimilations à distance :


(GIPPM-2:358-359)

"On trouve dans de nombreux ouvrages des exemples isolés de dissimilation cités comme s'ils représentaient des accidents troublant la régularité de l'évolution phonétique. C'est une vue fausse. Les formules régulières de dissimilation sont des lois phonétiques au même titre que celles qui définissent l'évolution des phonèmes pris à part, et, l'application d'une de ces formules ayant été reconnue dans certains cas pour une époque donnée dans un idiome donné, il faut toujours rechercher si les cas de non-application ne comportent pas une explication particulière par les conditions de résistance propres à chaque exemple. Il n'existe pas d'exception aux lois phonétiques nommées dissimilation ; il y a des lois de dissimilation dont l'action peut être entravée ou renversée par des conditions particulières."


Positions de consonnes


À la suite de Maurice Grammont, Jules Ronjat distingue plusieurs types de positions de consonnes.


- implosive (au sens de Grammont, TP:270, première version dans DCLIELR:17) "Consonne qui se trouve dans la deuxième moitié d'une syllabe" (aujourd'hui, on dirait une consonne en coda) ;

(comme dans "argent") ;


- explosive (au sens de Grammont, TP:270, première version dans DCLIELR:17) "Consonne, occlusive ou non, qui se trouve dans la première moitié d'une syllabe" (aujourd'hui, on dirait une consonne en attaque) ;

(comme dans "cheval", "argent", "car")


- appuyée (au sens de Grammont, (TP:270)  ;

(DCLIELR:17) : "toute consonne explosive qui suit immédiatement une consonne implosive" ;

(TP:270 "consonne qui est séparée de la voyelle précédente par une autre consonne ; pratiquement c'est une consonne explosive précédée d'une consonne implosive. Un groupe combiné peut être appuyé").


- combinée (je déduis de TP:270) "Consonne au contact d'une autre consonne dans la même moitié de syllabe" ;

Selon DCLIELR:17, TP:270 "consonne qui fait partie d'un groupe combiné" ;

groupe combiné : "groupe de consonnes qui sont en contact l'une avec l'autre dans la même moitié d'une syllabe" (TP:270). Donc un groupe combiné est souvent une muta cum liquida, mais aussi par exemple une occlusive suivie d'une demi-voyelle /y/, /w/, /ü/ ou réciproquement) ; un groupe combiné peut donc se reconnaître facilement s'il peut se trouver à l'initiale d'un mot : suau *[swaw] ci-dessous, ou en finale ? caut [kawt] "chaud")


- "intervocalique" ;

L'acception de J. Ronjat est obscure ; le mot est apparemment employé aussi pour des consonnes initiales, sans que l'auteur s'en explique, probablement en considérant l'ordre syntactique ; et pourtant la consonne initiale semble parfois considérée comme appuyée : loi VIII : rāru > Montalbanais, périgourdin, Vinzelles rale "rare". Il en résulte une grande confusion.


Types de forces de dissimilations, les "lois de dissimilation"


Jules Ronjat (GIPPM-2) envisage trois types de forces, qui permettraient aux consonnes de dissimiler l'autre consonne dans le même mot :


- position tonique ;

- position appuyée ou explosive ;

- la position en deuxième dans le mot (qui dissimile la position en premier) ;


D'où les trois parties de l'auteur :


- Le phonème dissimilant doit sa force à sa position sous l'accent tonique ;

- Le phonème dissimilant doit sa force à sa position dans la syllabe ;

- Le phonème dissimilant doit sa force à sa position vers la fin du mot.


(TP:269-270 range les trois types de force ci-dessus parmi la force "mécanique" et la force "psychique", mais sa classification me paraît incohérente).



1. Le phonème dissimilant doit sa force à sa position sous l'accent tonique


Loi I. "Implosive tonique dissimile implosive atone" (DCLIELR:18, GIPPM-2:369).

*Arvernia > Alvernha "Auvergne"


Loi II. "Le second élément d'un groupe combiné tonique dissimile le second élément d'un groupe combiné atone" (GIPPM-2:370).

frāgrārĕ > flāgrā "flairer"


Loi III. "Appuyée tonique dissimile appuyée atone" 

(sans application en occitan : GIPPM-2:368)


Loi IV. "Combinée tonique dissimile intervocalique" (GIPPM-2:370).

rĕgrīnŭs > pĕlĕgrīnŭs "pèlerin"


Loi V. "Combinée tonique dissimile implosive atone" (GIPPM-2:371).

arbītrārĕ > *albītrā "être témoin ; arbitrer ; penser, juger", voir aubire.


Loi VI. "Implosive tonique dissimile appuyée tonique" (GIPPM-2:371).

perdīcĕm > * [perdidz'é] > landais *[perlidz'é] > perlits [perlits] "perdrix" (voir -ce- en position faible : c est passé par un stade /dz'/)


Loi VII. "Implosive tonique dissimile combinée tonique" (GIPPM-2:371).

suau *[swaw] > AO siau [syaw] "doux ; sage"



2. Le phonème dissimilant doit sa force à sa position dans la syllabe


Loi VIII. "Explosive appuyée, combinée ou non, dissimile explosive intervocalique" (GIPPM-2:372).

quīnquĕ > cīnquĕ "cinq"


Loi IX. "Combinée appuyée dissimile combinée non appuyée" (GIPPM-2:374).

prendre > pendre (12, 15, 43, 46) "prendre"


Loi X. "Appuyée non combinée dissimile appuyée combinée" (GIPPM-2:374).

*prenre > (Queyras, aurillacois, Capcir) penre "prendre"


Loi XI. (Loi absente).


Loi XII. "De deux consonnes séparées par une occlusive, l'explosive dissimile l'implosive" (GIPPM-2:375).

augua *[awgwa] > aigua *[aygwa] > aiga "eau", voir ăquă

carpĭnŭm > *carpre > AO calpre "charme (arbre)"


Loi XIII. "Appuyée dissimile implosive non tonique" (GIPPM-2:376).


Loi XIV. "Implosive dissimile intervocalique" (GIPPM-2:376).



Loi XV. "Implosive dissimile combinée atone" (GIPPM-2:377).


Loi XVI. "Intervocalique dissimile combinée atone" (GIPPM-2:379).



3. Le phonème dissimilant doit sa force à sa position dans le mot


XVII. "De deux phonèmes intervocaliques, c'est le premier qui est dissimilé" (GIPPM-2:381).


XVII bis. "Le premier élément d'un groupe combiné dissimile le premier élément d'un groupe combiné précédent" (GIPPM-2:382).


XVII ter. "Géminée dissimile géminée précédente" (GIPPM-2:383).


XVIII. (Pas d'application en occitan : GIPPM-2:368).


XIX. "De deux combinées atones, c'est la première qui est dissimilée" (GIPPM-2:384).

clāvīcŭlăm > *clāvīclă > cāvīclă (> cavilha, "cheville")


XX. "De deux implosives atones, c'est la première qui est dissimilée" (GIPPM-2:384).




Ma réflexion personnelle sur les lois de dissimilation


J'ai passé beaucoup de temps à étudier ces lois, et à tenter de "ranger" de nouveaux mots parmi ces lois, mais cela m'a mené à une impasse. Ces lois sont complexes, parfois obscures, avec des exemples parfois critiquables ou difficilement compréhensibles. Mais je ne suis qu'un amateur. Il faut constater qu'elles n'ont guère été reprises par la suite, mais peut-être par paresse intellectuelle (?). À étudier, donc.


Notion de dissimilation renversée :

Pour illustrer le manque de cohérence qui me paraît se dégager de ces lois, je cite les dissimilations renversées. Par exemple les toniques devraient selon l'auteur dissimiler les atones ; mais outre que les exemples ne sont souvent pas convaincants du fait des accents toniques latins variables selon le cas grammatical ou selon la forme verbale, les dissimilations renversées sont souvent invoquées : cela signifie que les atones dissimileraient les toniques dans certains cas. Voir l'exemple de flēbĭlĭs ci-dessous.

La notion de dissimilation renversée est reprise récemment dans les refontes de FEW (exemple : 25:263b : dans armarium : dissimilation renversée r-r > z-r : "Rieut." izmári "armoire", AO Valréas année 1477 HLPA 5:173 eymar "caisse, armoire, coffre", lim eimari "armoire, buffet", etc., in FEW 25:258a, mais cet exemple n'est pas clair pour moi : les deux r de armarium).








Loi I : *Arvernia > Alvernha (implosive-implosive)

(GIPPM-2:369)


J. Ronjat dit : "implosive tonique dissimile implosive atone".




r-r > l-r (devant consonnes)

(GIPPM-2:369)


*Arvernĭă(m) > AO Alvernha > Auvèrnha "Auvergne" (GIPPM-2:369).


(germ haribergôn) > AO arberga > AO alberga "(il) héberge" (voir GIPPM-2:369).


Gordānĭcăs > *Gordargas > *Goldargas > Godargas "Goudargues" (30) (voir GIPPM-2:369)


Exemple peu convaincant :

*palpilla > *parpilla > parpèla "paupière" (GIPPM-2:369) ; J. Ronjat donne palpĕbră x papĭllă > *palpĭllă ou *palpĕllă, mais FEW 7:520b, propose palpĕtră (variante de palpĕbră) > *palpĕtŭlă > *parpĭlla.





Loi II : frāgrārĕ > flāgrārĕ, flēb(ĭ)lĭs > *fēblĭs

(GIPPM-2:370)


Entre deux muta cum liquida, la liquida de la tonique dissimile la liquida de l'atone.


(J. Ronjat énonce ainsi la loi : "le second élément d'un groupe combiné tonique dissimile le second élément d'un groupe combiné atone".)



"Tonique dissimile atone"   ou   "atone dissimile tonique" ?


Je pense que le sens "tonique" dissimile "atone" est incertain ; la loi peut sans doute s'exercer aussi bien dans l'autre sens : "atone" dissimile "tonique".


En effet ce dernier sens est prouvé dans flĕb(ĭ)lĕ > freble, feble (> "faible"). Il s'agirait donc d'une dissimilation renversée.


D'autre part, pour frāgrārĕ > flāgrā (> "flairer"), on ne peut pas trancher entre une dissimilation dans les formes téléotoniques (que J. Ronjat soutient) et une dissimilation dans les formes rhizotoniques (frāgrăt > flāgrăt).


Enfin, les exemples de J. Ronjat *crancru > crancu et *flambla > flamba sont incertains (voir ci-dessous).



flēb(ĭ)lĭs > *fēblĭs

Dès le latin antique, la forme dissimilée *fēblĭs a dû exister ; dans le sud de la France la dissimilation semble s'être faite surtout pour donner freble (FEW 3:617b). Il semble donc que le groupe atone a dissimilé le groupe tonique. J. Ronjat parle de dissimilation renversée.


En AO, les formes fble, flbe, frble sont attestées. La forme flẹbe peut s'expliquer soit par une dissimilation de la tonique sur l'atone (*flẹble > flẹbe), soit par une métathèse de muta cum liquida : fẹble > flẹbe.




frāgrārĕ > flāgrā ; ou frāgrăt > flāgrăt


Dès le latin antique (époques à vérifier), on connaît les trois formes frāgrārĕ, flāgrārĕ, frāglārĕ.

Le point de départ est bien frāgrā, voir la racine indo-européenne *bʰreh₂gro-.

La forme dissimilée flāgrā est à l'origine des formes du territoire de la Gaule (FEW 3:747b) (flairar, "flairer"...). Selon J. Ronjat, c'est la forme téléotonique frāgrā qui a subi la dissimilation > flāgrā, mais on peut tout aussi bien envisager la forme rhizotonique frāgrăt > flāgrăt. Même incertitude pour la forme latine frāglā. Voir ci-dessus l'incertitude sur le sens de la dissimilation.



Loi III : "appuyée tonique dissimile appuyée atone". Cette loi n'a pas d'application en occitan selon J. Ronjat (GIPPM-2:368)



Voici l'exemple que je propose :


*Dornonha > Dordonha "Dordogne" (cours d'eau)

Dissimilation renversée ? :

(VIe siècle) Dorononia > (VIIIe siècle) Dornonia > Dordonha [dʋrdʋño/a]


Ici la transformation n > d est autant une assimilation au premier d qu'une dissimilation par rapport au deuxième n (/ñ/), voir ci-dessus assimilation pour Dorononia.






Loi IV : pĕrĕgrīnŭs > pĕlĕgrīnŭs

(GIPPM-2:370)


Une muta cum liquida tonique dissimile une liquida intervocalique (ou initiale).


J. Ronjat énonce ainsi la loi : "Combinée tonique dissimile intervocalique"

pĕrĕgrīnŭs > pĕlĕgrīnŭs "pèlerin"


prūrīrĕ > prūdī, mais aussi plūrī "démanger" (FEW 9:498b). La forme prūdīrĕ est à l'origine de l'occitan prusir "démanger". J. Ronjat estime que l'origine de la dissimilation prūrīrĕ > prūdīrĕ se trouve dans la forme rhizotonique prūrĭt > prūdĭt.


Je donne aussi un item de Prob, où la muta cum liquida n'est pas tonique (l'accent a été sur la première ou la deuxième syllabe selon les époques) :

terebra non telebra "tarière".


contrari > AO contrali, contrazi.



Loi V. Arbītrārĕ > *albītrā

(GIPPM-2:371)


Une muta cum liquida tonique dissimile une liquida devant consonne.


J. Ronjat énonce la loi ainsi : "Combinée tonique dissimile implosive atone".


arbītrārĕ > *albītrā "être témoin ; arbitrer ; penser, juger".


Là encore, il est difficile de juger si c'est la tonique qui a dissimilé l'atone, ou bien l'inverse. La dissimilation a pu aussi se réaliser dans les formes rhizotoniques, et aussi dans arbītrĭŭm > oc aubire.





Loi VI.  Perdīcĕm > perlits

(GIPPM-2:371)


J. Ronjat dit : "Implosive tonique dissimile appuyée tonique".


Cette loi considère que dans percĕm, le r est "implosif tonique" (alors que son caractère tonique n'est pas évident !). Le r battu et le d étant tous les deux des consonnes alvéolaires voisées, elles sont très semblables, et c'est la première qui dissimile la seconde.



Perdīcĕm > (Landes) perlits


"Une appuyée atone est dissimilée à plus forte raison" :

Dérivé de garnir : garniment > (pér) garliment "charrue" (r est une alvéolaire voisée, comme r battu).




Loi VII.



Une implosive tonique dissimile une muta cum liquida tonique.


J. Ronjat dit : "Implosive tonique dissimile combinée tonique."


Je ne comprends pas cette loi.


 


Une combinée atone est dissimilée à plus forte raison : *globel > *grobel > grober "meule de gerbes"






Loi VIII.


J. Ronjat dit : "Explosive appuyée, combinée ou non, dissimile explosive intervocalique"

quīnquĕ /kwinkwé/ > */kinkwé/ > */tsinké/ > cinc "cinq" (GIPPM-2:372)

quīnquāginta > */kinkwginta/ > cinquanta "cinquante" (GIPPM-2:372)



pīpĭōnĕm > *pīvĭōnĕm "pigeon" (GIPPM-2:373)



jŏcā : jojar > joar (GIPPM-2:86-87)


paupĕrĕm > paupĕrum : paup(e)ru > paubre  "pauvre" (GIPPM-2:374). Voir dissimilations de labiales ci-dessous.



(lat.méd.) Monginum (?) > Mogins "Mougins" (06)




līlĭŭm > lĭŏlĭŭm (FEW 5:401a) (dissimilation > *jolium, ou *diolium "ivraie" (occitan juelh)





Loi IX.


J. Ronjat dit : "Combinée appuyée dissimile combinée non appuyée"

prĕhendĕrĕ > prēndĕrĕ > prendreparl.querc.... pendre "prendre" (sinon préner est général, construit par analogie sur pren < prĕhendĭt "il prend") (GIPPM-2:374)

presbyter > *presbter > prestre > limauv pestre "prêtre" (GIPPM-2:374)





Loi X.


J. Ronjat dit : "Appuyée non combinée dissimile appuyée combinée"

prĕhendĕrĕ > prēndĕrĕ > *prenre > Queyrasaur., Capcir... penre "prendre" (voir aussi ci-dessus pendre) (GIPPM-2:163)


   

Loi XI.


J. Ronjat dit : "Combinée appuyée dissimile combinée non appuyée"

prĕhendĕrĕ > prēndĕrĕ > prenreparl.querc.... pendre "prendre" (sinon préner est général, construit par analogie sur pren < prĕhendĭt "il prend") (GIPPM-2:374-375)




Loi XII.


J. Ronjat dit : "De deux consonnes séparées par une occlusive, l'explosive dissimile l'implosive"

aqua(m) > agua > augua> aigua > aiga (GIPPM-2:375)
















à mettre à part (?) :

n-n > (l)-n

Bŏnōnĭă(m) > it Bologna (ville d'Italie), "Boulogne" (ville de France, 62). Je pense que les villes appelées Cŏlōnĭă, comme Cologne en Allemagne, ont nettement favorisé la dissimilation.


Barcĭnō (ou Barcĭnōn), -ōnis, Barcĭnōna > cat Barcelona (ville de Catalogne).


Type *Rŭscĭnĭō


Voir "fermeture de voyelle devant lh, nh".

*quădrĭnĭōnĕ(m) > *carilione > carilhon "carillon" (aussi a.fr. quaregnon)

*Rŭscĭnĭōnĕ(m) > *Ruscilione > Rossilhon "Roussillon" (ancien nom de Perpignan)


Étudier : *Benarnum (peuple des Benarni) > Bearn > (ea > ia) Biarn ("Béarn", région des Pyrénées-Atlantiques).





Dissimilation de labiales


Le processus de dissimilation de labiales est parfois cité dans des ouvrages ; il permet d'expliquer des disparitions de labiales intervocaliques, ou bien des transformations de labiales lorsqu'un mot contient deux labiales.


Voir par exemple amuïssement de waw par dissimilations de labiales, amuïssement de b par dissimilation de labiales.


paupĕrŭm > paure "pauvre", voir la synthèse à "Sonorisations" : paupĕr.


L'évolution latine blasphemare > *blastemare serait aussi une dissimilation de labiales (CNRTL "blâmer"). Voir l'espagnol lastimar "causer du tort".




Dissimilation de dentales

Ce processus est cité dans LEDLAG:351 :


th-d > lat th-g

th-d > gr ch-d



punique qart  adašt "ville neuve" > *karthado >
 lat Carthāgo

 gr Karkhêdón Καρχηδών