Partie en chantier.
(GIPPM-2:365).
Il s'agit d'une forme de dilation.
Exemple :
brĭttōnĭca(m) > *brottonĭca(m)
> brotonica (mot savant) "bétoine"
pĕpōnĕ(m) "melon" > AO popon "melon"
("Action régressive sur les prétoniques" : GIPPM-2:365)
Dans la liste de mots ci-dessous, l'apparition du a en
prétonique peut aussi s'expliquer par l'effet ouvrant de r ou de
l. Voir CNRTL à
"balance" où l'article traite aussi de "jaloux". Il faut noter que marluça
< merlussa, marcé < mercedem, ne peuvent pas s'expliquer par
une assimilation, puisque la voyelle accentuée n'est pas a ; ces
formes ne peuvent s'expliquer que par l'effet ouvrant de r en
Ci-dessous, dans plusieurs cas on pourrait aussi invoquer l'ouverture devant r et l).
aeramen > aram (GIPPM-1:310, GIPPM-2:365)
Hĭlărĭŭs > Alari (GIPPM-1:311 le donne dans les assimilations)
*bĭlancĭă(m) > balança, "balance" (CNRTL à "balance" : effet ouvrant de l et peut-être en outre influence de ballant "hésitant", à cause des mouvements du plateau de la balance)
(Pour mercātŭ(m) > marcat "marché" : ouverture devant r).
sĭlvātĭcŭm > bas latin sălvātĭcŭm > salvatge, sauvatge, "sauvage". (CNRTL ne donne que "altération par une assimilation vocalique" et non effet ouvrant de l).
Ce type d'assimilation n'est pas assuré : on peut trouver d'autres raisons pour l'apparition d'une nasale dans chaque exemple ci-dessous. Il est cité par exemple dans LV*r:115 pour justifier une évolution rocin > roncin "cheval de bât".
a.fr. bobance > bombance
cŭcŭmĕrĕ(m) > oc cocombre > (emprunt) fr concombre
rŭstĭcīnŭ(m) > esp rocin > > oc rocin > > oc roncin.
masson > manson
C'est le contraire de la dissimilation dans a.fr. compain > "copain".
Voir GIPPM-2:388-392, PHF-f2:455-457, où l'auteur propose de considérer le type vīcīnŭm > *vēcīnŭm comme un abrègement de longues en prétonique (partie "Évolution des voyelles").
("Action régressive sur les prétoniques", GIPPM-2:388)
dīvīnăt > *dēvīnăt
(GIPPM-2:458) => (extension aux formes
(divin < dīvīnŭm est une
forme savante, alors que devin,
*dīvīsăt
> *dēvīsăt => (extension aux formes
(mais "pas de dissimilation dans les formes savantes ou puristes" : divisar, "diviser" représentent les formes savantes (GIPPM-2:391, GIPPM-1:314).
fīnīrĕ > oc fenir
(GIPPM-1:312) "Pour fīnīre notre domaine
est assez capricieusement partagé entre
vīcīnŭm > *vēcīnŭm > vesin, "voisin" (GIPPM-2:392, LÉDVL-cr:149, FEW 14:416b et note 8). Antoine Thomas (LÉDVL-cr:149) développe un argument s'opposant à une origine dialectale latine *vēcīnŭs : pour lui, l'ancien français visné (< *vīcīnātŭm) et visnage (*vīcīnātĭcŭm) montrent qu'il s'agit d'une dissimilation de l'ī atone par l'ī tonique. (visné et visnage signifiaient respectivement "hameau ; village" et "voisinage").
Étudier PH-2020 qui soutient que le ī prétonique latin a subi un affaiblissement et a mené forcément à e français.
(GIPPM-1:314) (r.g.f.d.a.) "Comme les mots savants ont généralement i < lat. ĭ (réf. []), il y a probablement dissimilation dans pr.rh. sacrefice, pr. menistre (1. mi-), plutôt que traitement populaire de la prétonique, savant de la tonique [...]"
elixir (savant) > (mal84, d) elexir [élésir]
ministre (savant) > menistre (GIPPM-1:134)
timide (savant) > temide (GIPPM-1:134)
sacrifice (savant) > sacrefice (GIPPM-1:314)
sigillum > *segellum > *sagellum > sagèu "sceau" (GIPPM-2:392)
Préfixe re- > ra- :
refrescar > rafrescar
repassar >
rapassar
rementar >
ramentar
Ressar > rassar
revassejar > ravassejar
("Action progressive d'une contretonique sur une intertonique", GIPPM-2:389)
Action progressive d'une contretonique sur une intertonique (GIPPM-2:389) :
rătĭōnĕ(m)
> AO
arraz
à revoir :
granason > graneson "granaison"
granatier > (d) grenatier
achaptar > acheptar ?
jūnĭōrĕm >*jŭnĭōrĕm > */djóñóré/ > */djéñóré/ > dialectal français jegneu(r) (types de récipients de cuisine) (FEW:74b)
prŏfŭndŭs > prefundus
"profond" (vers l'an 900) > (AO) pre
rŏtŭndŭs > *retŭndŭs > oc redon(d), a.fr. reont, fr "rond", cat redó, esp, port redondo.
sŏrōrĕm
> AO, a.fr.
(CR)
ser
*sŭbdĭŭrnārĕ > sejornar / sojornar "séjourner"
*sŭbmŏnērĕ > AO somonir, somọnre, semọnre "semondre, inviter ; semoncer, réprimander"
sŭccŭtĕrĕ >
AO
sec
sŭccŭrrĕrĕ >
AO
sec
vŏlŭntārĭē > dial.oïl veluntiers (voir aussi ci-dessous l'autre dissimilation > volentiers, volontiers).
vŏlŭntātēm > a.bourg. (année 1338) velontey, a.frcomt. (XIVe siècle) velontei, bress. velòta... (FEW 14:615a) (voir aussi ci-dessous l'autre dissimilation > volentat, volenté).
En position tonique :
Peut-être Novulas
(année 1036) > *Novolas > *Nevolas
> Neulas "Néoules" (83), voir DENLF:264 "Éourres", même dissimilation dans Novolas (1060-1064), Evola
1113, Eura 1306 > Euras
"Éoures" (ham. de Marseille) (déglutination de
vŏlŭntārĭē > AO, var.oc. volentier ; a.fr., dial.oïl volentiers (FEW 14:613a) (l'actuel "volontiers" serait une réfection étymologique sur le latin : CNRTL "volontiers", voir aussi ci-dessus l'autre dissimilation > veluntiers).
vŏlŭntātĕm > AO volentat, g bolentat, Alexis volentet, dial.oïl voulenté, voulanté (FEW 14:615a). Voir aussi ci-dessus l'autre dissimilation > velontey.
Avec l'action supplémentaire ouvrante de l, r :
creserèu >
cresarèu